1 milliard de personnes handicapées ou âgées sans accès à des aides techniques

Un homme malentendant reçoit un appareil auditif

Un rapport publié le 16 mai 2022 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) révèle que plus de 2,5 milliards de personnes ont besoin d’un ou de plusieurs produits d’assistance, tels que des fauteuils roulants, des appareils auditifs ou des applications qui soutiennent la communication et la cognition. Cependant, près d’un milliard d’entre eux n’ont pas accès à ces produits ! C’est particulièrement le cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Or, les deux agences des Nations Unies indiquent que le nombre de personnes nécessitant un ou plusieurs produits d’assistance devrait atteindre 3,5 milliards d’ici 2050, en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de la prévalence des maladies non transmissibles dans le monde.

Une atteinte aux droits humains

Par ailleurs, le rapport pointe l’écart considérable qui existe en matière d’accès entre les pays à revenu faible et les pays à revenu élevé. Une analyse menée dans 35 pays signale ainsi que l’accès varie de 3 % dans les pays les plus pauvres à 90 % dans les pays riches.

Pour le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, refuser aux personnes en situation de handicap l’accès à ces produits d’assistance constitue une « violation des droits humains », et démontre également « un manque de vision au plan économique ». En effet, selon le rapport, l’impact positif de ces aides techniques va « au-delà de l’amélioration de la santé et du bien-être » de leurs utilisateurs. Ce sont également les familles, les communautés et les sociétés qui en bénéficient. Par exemple, l’élargissement de l’accès à des technologies d’assistance de qualité, sûrs et abordables entraîne une réduction des coûts en matière de santé et favorise une population active plus productive, stimulant indirectement la croissance économique.

Si l’accessibilité économique est un obstacle majeur, des enquêtes antérieures de l’OMS faisaient aussi état d’autres obstacles importants : manque de sensibilisation, prix inabordables, manque de services, une qualité, un éventail et une quantité de produits inadéquats, ou encore des défis en matière d’approvisionnement.

Des recommandations pour des actions concrètes

Dans le but d’améliorer l’accès à ces aides techniques, le rapport formule donc des recommandations afin que des mesures concrètes soient prises. Comme par exemple :

  • Améliorer l’accès au sein des systèmes d’éducation, de santé et de protection sociale.
  • Assurer la disponibilité, la sécurité, l’efficacité et l’accessibilité économique des produits d’assistance.
  • Élargir, diversifier et améliorer les capacités des personnels.
  • Accroître la sensibilisation du public et lutter contre la stigmatisation.
  • Investir dans la recherche, l’innovation et un écosystème favorisant l’accès.
  • Inclure les technologies d’assistance dans les interventions humanitaires.
  • Fournir une assistance technique et économique par le biais de la coopération internationale en vue de soutenir les efforts déployés dans les pays.

L’OMS et l’UNICEF appellent donc les gouvernements, l’industrie, les donateurs et la société civile à financer et prioriser l’accès aux produits d’assistance.