Télévision : le CSA pointe du doigt la mauvaise visibilité des personnes handicapées

Un enfant regarde la télévision

Depuis la fin des années 1990, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) s’est préoccupé de la question de la représentation par les médias de la diversité de la société française. Le Conseil a ainsi inscrit la représentation de la diversité de la société française au cœur de son action en incitant chaque éditeur, tout en tenant compte de sa situation particulière, à favoriser concrètement l’expression de cette diversité.

Pour appuyer son action, le CSA a mis en œuvre, dès 2009, un « Baromètre de la diversité » qui constitue un outil de mesure permettant une évaluation objective de la perception de la diversité de la société française à la télévision. Chaque année celui-ci rappelle aux chaînes la nécessité de mieux nourrir leurs antennes par des programmes représentatifs de la diversité et non de le faire de manière événementielle.

Une représentation très faible du handicap perçue à l’antenne

Les chiffres du Baromètre 2018 viennent d’être publiés et la situation du handicap est préoccupante. En effet, la représentation du handicap reste toujours très marginale : seulement 0,7 % du total des individus indexés, en 2018, est perçu comme étant en situation de handicap. Cette proportion n’a quasiment pas évolué depuis la vague 2016 du baromètre.

Étonnant quand on sait que, selon les derniers chiffres de l’INSEE, 12 millions de Français sur 66 millions (20 % environ) seraient concernés par un handicap. Le handicap est donc bien plus présent dans la population qu’il n’est représenté à la télévision.

Une représentation peu diversifiée

Globalement, les personnes en situation de handicap sont des hommes blancs, de 35 à 49 ans, inactifs, ayant un rôle positif, habitant les quartiers périphériques.

Le handicap moteur représente 26 % des handicaps perçus, quand le nanisme pèse pour 19%, les handicaps mentaux ou psychiques pour 12 % et les handicaps visuels ou auditifs pour 10%. Or, parmi les Français handicapés, 9,6 millions auraient un handicap invisible, 1,5 millions seraient atteints d’une déficience visuelle et 850 000 auraient une mobilité réduite.

Une étude colossale

Pour l’édition 2018, le travail a été de longue haleine : 2 400 programmes ont été passés au crible pendant deux semaines sur les 18 chaînes gratuites de la TNT et Canal+, ce qui représente environ 1 400 heures de visionnage et plus de 37 000 personnes/personnages analysés.

La méthode repose sur l’observation des programmes et l’indexation des personnes qui s’expriment à l’antenne. Elle est réalisée par personne et par émission. En conséquence, une personne est indexée une fois, et une fois seulement, dès lors qu’elle prend la parole.