Prix Handi-Livres 2018 : Présentation de la catégorie Livre Jeunesse Enfant

Affiche du Prix Handi-Livres

Cette catégorie récompense les ouvrages dont le héros est une personne en situation de handicap ou dont le thème central traite du handicap et qui s’adresse spécifiquement aux enfants âgés de 0 à 11 ans.

L’édition 2014 du Prix Handi-Livres a vu l’apparition de deux catégories consacrées aux livres pour la jeunesse au lieu d’une seule. Et c’est donc Laure Perrin qui a eu l’honneur de devenir la première lauréate du Meilleur Livre Jeunesse Enfant pour son ouvrage Chien guide pour la vie (Akela Edition). En 2017, pour la 12ème édition, le jury a décidé de récompenser Edgar Orray et Amélie Clavier pour Le soleil sous les branches (Dahlir Éditeur).

Cette année, 5 nouvelles œuvres sont en compétition pour être primées :

  • Gronouyot de Stéphane SERVANT (Didier Jeunesse)
  • Krol, le fou qui ne savait plus voler de Sigrid BAFFERT (L'École des loisirs)
  • Loïs et l'enfant lune de Louis AUDREY (Éditions Thot)
  • Ma rentrée colère d'Eric SANVOISIN (Coédition La Souris Qui Raconte et L'Apprimerie)
  • Madeleine et la Samaritaine, la photo volée de Sandrine TRASSY (Le Verger des Hespérides)
Gronouyot de Stéphane SERVANT

Lorsqu’il arriva au monde dans sa famille qui comptait quatre frères et sœurs, Gronouyot avait une tête différente de celle des autres, sans museau ni oreille, sans compter qu’il lui manquait une queue. Peu importait ces différences à monsieur et madame Lapin qui aimaient leur enfant comme les autres. En revanche, ce n’était pas le cas des autres animaux de la clairière qui hésitaient entre le mépris ou l’indifférence lorsqu’ils découvraient le visage du lapereau. Malgré l’affection que lui prodiguait sa famille, la vie n’était pas simple pour Gronouyot, incapable de prononcer autre chose que son prénom aux questions que lui posait la maîtresse à l’école. Sans compter que dans la cour de récréation tous ses camarades se moquaient de lui avec méchanceté. Seul devant son miroir, Gronouyot commençait à s’attrister des brimades dont il était l’objet « parce qu’il avait compris que même si on riait avec lui, on riait surtout de lui. » Chaque jour un peu plus désespéré, Gronouyot finit par ne plus vouloir être luimême jusqu’au jour où il leva le nez vers la lune avec une larme qui roulait sur son visage. Voyant alors la lune lui sourire, Gronouyot découvrit le secret pour s’accepter.

Krol, le fou qui ne savait plus voler de Sigrid BAFFERT

Alors qu’il s’apprêtait à pêcher son 988e hareng, Krol, un fou de Bassan averti, capable d’effectuer des plongeons à une vitesse de 100 km/h, sentit son aile gauche « devenue plus molle qu’un fromage fondu. » Relégué à se laisser flotter jusqu’à la rive et incapable d’accompagner les autres fous dans leur migration vers l’Afrique, Krol se retrouvait seul à terre et le ventre vide sur l’île de Skye. Marchant clopinclopant sans trop comprendre ce qu’il lui arrivait, il fit alors connaissance d’Oona, une fillette qui, voyant son mal, partit chercher du secours auprès de son « Grand’Pa ». Tous deux revinrent pour emmener Krol qui déjà se voyait finir en ragoût dans une cocotte... Inquiet du sort qui lui serait réservé, l’oiseau découvrit au même moment qu’Oona cachait sous ses grosses bottes une prothèse pour marcher : « Toi, tu as l’aile qui gondole, et moi, c’est ma guibole », lui lançait alors la jeune fille. Par les soins de Grammy, Krol découvrit avec étonnement et stupeur que l’origine de sa blessure était davantage psychosomatique que motrice. Décidé à se laisser aller dans sa torpeur, Krol semblait oublier un instant le tempérament d’Oona pour le remettre sur ses ailes…

Loïs et l'enfant lune de Louis AUDREY

Loïs, une jeune fille âgée de sept ans, vit dans une jolie maison au milieu de la forêt. Si les monstres cachés sous son lit ne l’inquiètent plus, elle continue de redouter tout ce qu’elle a lu dans les contes à propos des monstres cachés dans les bois. Fatiguée de ne plus pouvoir s’endormir à cause de ses peurs, Loïs décida une nuit d’ouvrir grand ses volets pour en avoir le cœur net. C’est alors qu’elle entendit une voix fluette fredonner l’air suivant : « Dame lune, dame brune, croque lune ». La nuit suivante, malgré sa peur, Loïs se résolut à sortir carrément dans la forêt avec son seul doudou pour compagnie. Alors qu’elle entendait la voix fredonner le même air que la veille, elle tomba nez-à-nez sur une fillette effrayée par la lumière projetée par la lampe torche de Loïs. L’enfant s’appelait Brune et fut bientôt rejoint par son père qui révéla à Loïs que sa fille ne pouvait voir la lumière du jour parce qu’elle était une enfant-lune pour qui les rayons du soleil sont dangereux. Grâce à elle, sa « fée pain d’épices », Loïs put ainsi apprivoiser sa peur du noir et dépasser ses craintes envers les éléments de la forêt.

Ma rentrée colère d'Eric SANVOISIN

Loïc est un jeune garçon atteint de trisomie 21 pour qui cela ne présente aucun problème, juste un « petit truc en plus », une façon différente de vivre par rapport à celle des autres. Encore très jeune, Loïc se préoccupe bien davantage de faire le clown parce qu’il adore faire rire les autres, et de Marie, sa maîtresse d’école, qu’il compte bien épouser quand il sera grand. Seulement Loïc grandit et vient le jour de sa rentrée en CP. Déjà pas très enthousiaste d’avoir dû renoncer à Marie pour s’adapter à François, son nouvel instituteur, Loïc est confronté de surcroît aux brimades de trois jeunes garçons – « trois dragons » – qui ne cessent de se moquer de lui en raison de son handicap. Jusqu’à présent enjoué, Loïc perd peu à peu confiance en lui avant que François ne vienne remettre de l’ordre dans tout ça…

Madeleine et la Samaritaine, la photo volée de Sandrine TRASSY

Jonas est un jeune adolescent de douze ans qui vit en région parisienne. Passionné par le football et l’informatique, il rêve de devenir journaliste. Mais ce que Jonas aime également, ce sont les discussions connectées avec Nacho, son ami espagnol depuis plus d’un an. Nacho vit à Madrid et se déplace en fauteuil roulant parce qu’il est paraplégique. C’est en visitant le blog de Nacho qui est féru des visites dans les musées que Jonas eût une drôle de surprise. Alors que son ami partageait sa sortie au musée Thyssen-Bornemitza, avec un article consacré au photographe Guiseppe Maura Villapena, il tomba nez à nez avec une photo en noir et blanc, semblable aux très nombreuses photos prises par son grandpère, Papi-Lion, qui réalisa une centaine de portraits de sa femme Madeleine entre les années 1936-1939, dont celle-ci prise devant la Samaritaine. Intrigués par cette affaire, Jonas, Nacho et leurs amis décident de mener une enquête qui va les plonger dans une histoire familiale trépidante, dans le contexte de la guerre civile espagnole qui éclata le 18 juillet 1936 et de la Retirada, lorsque près d’un demi-million d’Espagnols ont fui vers la France en traversant les Pyrénées pour échapper à l’avènement du franquisme.