Apprentissage : jusqu'à 4 000 € pour compenser le handicap

Une jeune apprentie en plein travail dans un CFA de BTP

Aujourd’hui 80% des travailleurs handicapés ont un niveau d’études inférieur au baccalauréat contre 56% de la population. Si le gouvernement espère lisser dans le temps cet écart grâce à ses actions pour rendre l’école plus inclusive, l’apprentissage reste néanmoins une réponse insuffisamment privilégiée, puisque 1 % des entrées en apprentissage dans le secteur privé et moins de 5 % dans le secteur public concernent des apprentis en situation de handicap.

Compenser le handicap des apprentis via une aide majorée

Depuis 2017, un ensemble de mesures a été mis en place pour dynamiser le recours à l’apprentissage, et plus particulièrement dans les Centres de Formation des Apprentis (CFA) de droit commun. Et une nouvelle disposition vient d’être annoncée par le gouvernement. Ainsi, à partir du 1er janvier 2021, dans la continuité de la réforme sur la formation professionnelle, le coût du contrat d’apprentissage pris en charge par les Opérateurs de Compétences (OPCO) devra désormais prendre également en charge le coût de la compensation du handicap de l’apprenti dans le montant du contrat qui pourra ainsi être majoré jusqu’à 4 000 euros, quelle que soit la branche professionnelle.

Comme l’explique Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, « désormais les CFA devront évaluer en amont du contrat, à l’aide d’une grille spécifique et en lien avec leurs partenaires, la nécessité de mettre en œuvre des solutions techniques et/ou humaines pour sécuriser le parcours de l’apprenti en cohérence avec son handicap. »

Divers types de compensations

Les compensations possibles sont diverses et complémentaires. Il peut s’agir d’équipements techniques, d’heures de soutien personnalisées, d’interprétariat, d’adaptation des supports pédagogiques, etc. Par ailleurs, concernant les compensations techniques, le gouvernement appuie le développement des plateformes de prêt de matériel lancées par l’Agefiph et le FIPHFP, comme celle mis en place récemment en Occitanie.

A noter que dans le cadre du plan France Relance, l’État déploie également une aide de 5 000 euros pour l’embauche d’un apprenti mineur ou 8 000 euros pour l’embauche d’un apprenti majeur (sans plafond d’âge pour les personnes en situation de handicap) pour tout contrat signé entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021. « Il s’agit de baisser le coût du travail avec une prise en charge représentant entre 80% et 100% du salaire », comme le souligne M. Cluzel.


Photo : © CCCA-BTP Officiel / Flickr