10 ans de la Loi Handicap de 2005 : la dynamique de l’école inclusive s’amplifie…

10 ans de la Loi Handicap de 2005 : la dynamique de l’école inclusive s’amplifie…

Le Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche a publié mercredi 11 février les résultats d’une enquête sur l’inclusion des enfants handicapés à l’école. L’occasion de dresser un bilan des effets de la Loi Handicap, 10 ans après son adoption.

Hausse du nombre d’enfants handicapés scolarisés

La loi de 2005 prévoit que l’Éducation nationale scolarise tous les enfants en situation de handicap dans l’école la plus proche de leur domicile ou assure, le cas échant, leur scolarisation dans des établissements adaptés. Or, sur cette période, on a constaté une forte progression du nombre d’enfants handicapés scolarisés : de 126 000 en 2006 à 260 000 en 2015. En 9 ans, ce nombre a doublé et il continue chaque année d’augmenter de plus de 10 %.

Au sein de l’Enseignement supérieur, la dynamique est similaire : entre 2005 et 2015 le nombre d’étudiants en situation de handicap est passé de 8 000 à 18 200, dont deux tiers bénéficient d’un accompagnement spécifique.

Elèves en situation de handicap : une population fortement différenciée…

D’après cette étude, à l’école et au collège, les enfants en situation de handicap sont pour la plupart scolarisés en milieu ordinaire et pour moitié en classe ordinaire. 45 % d’entre eux présente des troubles intellectuels et cognitifs et un enfant sur cinq des troubles du psychisme. Les enfants atteints de troubles moteurs ne représentent qu’environ 7% de l’ensemble des élèves scolarisés.

A la rentrée 2013, tout handicap confondu, les enfants en situation de handicap sont pour la plupart (75%) scolarisés en milieu ordinaire et pour moitié en classe ordinaire. Plus des trois quarts des parents déclarent que leur enfant est scolarisé dans l’établissement qu’ils souhaitaient, et ils sont en majorité (84%) satisfaits de l’enseignement que reçoit leur enfant.

La proportion de parents mécontents est cependant plus importante que parmi les familles d’enfants valides. Le degré de satisfaction des parents diminue quand l’enfant présente un trouble du psychisme ou, dans une moindre mesure, des troubles intellectuels et cognitifs.

Par ailleurs, les aménagements pédagogiques restent largement méconnus des familles malgré les rencontres avec les enseignants. En effet, seuls 40 % des familles des enfants de 12 ans et 44 % de celles d’enfants de 8 ans connaissent les aménagements pédagogiques prévus par le plan personnalisé de scolarisation (PPS) de leur enfant.

Il semble que ces différences de perception de la scolarité ou de rapport à l’établissement que fréquente leur enfant puissent notamment trouver leur origine dans la différence de situation sociale des familles. Ainsi, quelque soit le trouble concerné, les parents d’enfants en situation de handicap appartiennent plus souvent à une catégorie sociale défavorisée. C’est d’autant plus le cas que les familles sont plus souvent monoparentales et que de nombreuses mères (40%) déclarent avoir réduit leur activité ou arrêter de travailler pour les besoins particuliers de l’enfant.


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