L’Etat lance un grand projet pour une école "pleinement inclusive" dès 2019

Une enfant atteinte de trisomie 21 sourit

Dans l’objectif de garantir la scolarisation de tous les enfants en situation de handicap, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, ont lancé le « grand service public de l’École inclusive » le mardi 11 juin 2019.

Dans ce domaine, des progrès ont été enregistrés depuis la loi du 11 février 2005. En effet, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés dans les établissements scolaires a quasiment triplé, passant d’environ 118 000 en 2006 à plus de 340 000 en 2018. Le nombre d’élèves accompagnés par une aide humaine a lui été multiplié par 6, passant de 26 000 en 2006 à 166 000 en 2018. Mais le gouvernement souhaite aller plus loin et, à travers ce projet, « redonner de la sérénité aux familles ».

Réformer l’accompagnement des élèves en situation de handicap

Le grand service public de l’École inclusive est le résultat de plusieurs mois de concertation qui ont croisé les expertises des parents, des associations, des professionnels de l’éducation et du secteur médico-social. L’ambition est de transformer en profondeur l’accompagnement des élèves handicapés et d’organiser au plus près du terrain les réponses adaptées. Le gouvernement insiste notamment sur 3 axes pour y parvenir :

  • Proximité et réactivité au cœur de l’organisation de l’accompagnement.
  • Simplification des démarches pour les familles.
  • Personnalisation des parcours des élèves.

Au niveau des établissements, des « pôles inclusifs d’accompagnement localisés » (PIAL) coordonneront l’activité des aides humaines au plus près des élèves handicapés (accompagnants, équipes éducatives et pédagogiques et, à terme, intervenants médico-sociaux). Il s’agit d’une nouvelle forme d’organisation visant à faciliter la gestion des personnels d’accompagnement humain pour une meilleure prise en compte des besoins des élèves concernés.

Meilleure reconnaissance du métier d’AESH

Parmi les autres mesures mentionnées par le gouvernement, il est prévu notamment d’aider davantage les enseignants par la formation, par des outils numériques et par l’intervention d’enseignants référents. Par ailleurs, la moitié des élèves handicapés ayant besoin d’accompagnement, l’organisation sera adaptée en conséquence, en « professionnalisant » les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Cela passe par mieux reconnaître leur travail, améliorer leur formation et créer un service RH qui leur sera dédié dans les directions départementales des services de l’Éducation nationale.

En outre, un cadre clair est posé pour que les professionnels du handicap interviennent au sein des établissements scolaires, en appui des professionnels de l’Éducation nationale. Il s’agit aussi de faciliter la vie quotidienne et professionnelle des parents d’élèves handicapés. Pour la rentrée scolaire 2019, les familles bénéficieront, par exemple, d’un entretien d’accueil avec l’enseignant et l’accompagnant. Elles seront également accompagnées dans leur parcours grâce à la mise en œuvre de cellules d’écoute et de conseil au sein de chaque direction départementale de l’Éducation nationale, et par des mesures de simplification visant à alléger leur charge administrative.

Opérationnel dès la rentrée 2019, ce projet trouvera sa pleine réalisation en 2022.