Autisme : une consultation remboursée 60 € pour favoriser la détection précoce

Un médecin osculte un bébé avec un stéthoscope durant une consultation

Une consultation « longue et majorée » d’un enfant est désormais prévue pour favoriser le repérage de l’autisme par les médecins généralistes et les pédiatres. Elle sera remboursée 60 €.

L’objectif de cette consultation est de faire un premier diagnostic de l’enfant puis de l’orienter au plus vite, si nécessaire, vers une structure capable de réaliser un bilan complet visant à confirmer le diagnostic et à mettre en œuvre les interventions nécessaires. Diagnostic et interventions précoces sont en effet essentiels à l’accompagnement des enfants autistes afin de limiter le développement de sur-handicaps.

L’importance de la détection précoce

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale autisme annoncée début 2018 et qui préconisait la mise en œuvre d’intervention précoce auprès des enfants.

Aujourd’hui, en France, selon les données d’activité des Centres de ressources autisme (CRA), les 0-5 ans représentent seulement 34,5 % du total des diagnostics, alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une intervention précoce, si possible avant 4 ans. Le rôle des médecins dits « de première ligne », qui sont en contact régulier avec l’enfant dès son plus jeune âge, est donc crucial pour parvenir à identifier très tôt les troubles du spectre de l’autisme et agir efficacement.

Les signes d’alerte

À tout âge de l’enfant, le premier signe d’alerte est l’inquiétude des parents relative à son développement, notamment en termes de communication sociale et de langage.

Lors d’une consultation, le médecin généraliste ou le pédiatre peut également repérer des d’autres signes chez un enfant comme : l’absence de babillage, de pointage des objets à distance pour communiquer ou d’autres gestes sociaux (comme faire coucou ou au revoir, etc.) à 12 mois et au-delà, l’absence de mots à 18 mois et au-delà, ou encore l’absence d’association non écholalique de mots (c’est-à-dire hors de la répétition stricte des derniers mots de l’interlocuteur) à 24 mois et au-delà.

Des outils validés

Cette consultation complexe permettra au médecin d’approfondir l’exploration de ces signes d’alerte en s’aidant de questionnaires adaptés aujourd’hui validés par la communauté scientifique internationale et disponibles en France :

  • pour les enfants de 16 à 30 mois, le M-CHAT, complété en cas de résultats confirmant un risque de TSA par un entretien structuré plus précis avec les parents au moyen du questionnaire de suivi M-CHAT-R/F ;
  • après l’âge de 4 ans, le questionnaire de communication sociale SCQ ;
  • chez l’enfant et l’adolescent sans trouble du développement intellectuel associé, les questionnaires ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire), AQ (Autism-spectrum Quotient) et SRS-2 (Social Responsiveness Scale).

Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement, souligne par ailleurs que la mise en œuvre de cette consultation « s’accompagnera d’une communication vers les professionnels de santé afin qu’ils connaissent non seulement les signes d’alerte des TSA mais aussi les bonnes pratiques relatives à l’accompagnement des enfants autistes. »