La Haute Autorité de Santé fait des recommandations sur l’accompagnement des enfants et adultes autistes

Un enfant à sa tête posée sur ses mains

La Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) ont rendu publiques, lundi 19 février 2018, deux nouvelles recommandations de bonnes pratiques professionnelles pour renforcer le repérage et les interventions en matière d’autisme, tant s’agissant des enfants que des adultes. Il s’agit d’une actualisation d’une recommandation de 2012, pour les enfants, et d’une première, pour les adultes.

Favoriser la prise en charge précoce de l’autisme

Élaborées avec les personnes autistes, leur famille et l’ensemble des professionnels concernés au sein de l’univers sanitaire et médico-social, ces recommandations visent à faciliter le parcours des enfants et des familles, encore trop souvent chaotique, ainsi qu’à favoriser l’inclusion des adultes avec autisme.

L’actualisation de la recommandation sur l’autisme de l’enfant rappelle la complexité des diagnostics ; elle fournit des pistes pour une intervention plus rapide, en ne minimisant pas l’inquiétude des parents, en s’appuyant sur la crèche et l’école pour repérer les signaux d’alerte et en capitalisant sur le suivi médical régulier de l’enfant de 0 à 6 ans. À ce jour, les enfants autistes sont diagnostiqués trop tardivement, en moyenne entre 3 et 5 ans. Des interventions précoces doivent permettre d’engager des interventions pluridisciplinaires plus rapidement, à un moment clé pour le développement de l’enfant.

L’inclusion des adultes autistes en milieu ordinaire

La publication de la recommandation sur l’autisme de l’adulte invite à tout mettre en œuvre pour favoriser l’autonomie, l’inclusion sociale et la qualité de vie des personnes avec autisme, dans un cadre requérant une bonne coordination de différents types de professionnels. Elle rappelle qu’une amélioration effective de la qualité de vie des personnes est possible à la condition de changer de paradigme : ne plus s’arrêter aux déficits et difficultés des personnes avec autisme mais miser sur leurs capacités et leurs compétences.

La publication de ces deux recommandations doit permettre à l’ensemble des nombreux professionnels (sanitaires, médico-sociaux, sociaux, etc.) mobilisés par l’accompagnement des personnes de disposer de repères clairs, conformes aux données actuelles de la science, pour favoriser la pertinence de leurs interventions.

Vers un 4ème plan autisme

Pour le gouvernement leur diffusion avec l’appui de la HAS « doit constituer un axe fort du 4ème plan autisme voulu par le Président de la République ». Un plan qui devrait favoriser à la fois une transformation des pratiques d’intervention et d’accompagnement permettant à la France de rejoindre les meilleurs standards internationaux et construire une société plus inclusive avec l’ensemble des personnes avec autisme et leurs familles. Il doit être rendu public à la mi-mars.