Handi-Livres 2013 : Meilleur Livre Jeunesse : « Non merci ! », de Claudine Le Gouic-Prieto

Handi-Livres 2013 : Meilleur Livre Jeunesse : « Non merci ! », de Claudine Le Gouic-Prieto

L’auteur

Claudine Le Gouic-Prieto était professeur dans des écoles françaises un peu partout dans le monde, notamment au Japon, où elle a rencontré son mari. Elle a trois enfants. L'un d'eux est handicapé. Peu à peu, elle se consacre à l'écriture. Elle est également la responsable d'une association pour enfants handicapés entre l'Argentine et la Bolivie.

« Non merci ! » est son premier roman. Il a obtenu le Prix Marguerite Audoux des Collèges en 2009. C'est la première fois que Claudine Le Gouic-Prieto le présente pour le Prix HandiLivres.

Sa motivation est double : aider les jeunes à comprendre et à intégrer la différence, et interroger la société française sur la problématique du handicap.

Résumé

Un jour, Théo arrête de dire "s'il te plaît" et "merci". Il en a assez d'être dépendant des autres. Il se met au sport et apprend à ne compter que sur lui-même pour s'habiller, se laver, préparer ses affaires... Pas facile quand on vit dans un centre spécialisé, cloué depuis dix ans sur un fauteuil roulant ! Mais Théo est décidé: son autonomie est à ce prix. Tant pis si ça fait râler les adultes !

Critique/Avis

Un roman subtil et touchant. Sans pathos ni misérabilisme, Claudine Le Gouic-Prieto nous permet de découvrir la vie d'un jeune adolescent handicapé, vivant dans un centre spécialisé.

Elle livre un regard sensible et intéressant sur le handicap à l'entrée de l'adolescence, période où tout enfant commence à vouloir s'affranchir des adultes. Les réflexions de Théo et de son entourage sur la difficulté d'être placé en centre et de ne pas profiter assez souvent de moments avec ses parents, d'une vie en famille, sonnent juste et sont très pertinentes.

Avec beaucoup de pudeur, l’auteur traite aussi le délicat sujet des sentiments des parents à la naissance d'un bébé handicapé. Elle évoque aussi le choix de raconter, ou non, cette période à son enfant une fois qu’il est en âge de comprendre.

Enfin, Claudine Le Gouic-Prieto rend hommage au dévouement des personnels spécialisés.

L’histoire

Théo a 12 ans, dont dix années qu'il a passées cloué dans un fauteuil surnommé Albert. Depuis sa naissance, ses jambes et l'un de ses bras sont paralysés, ne lui permettant pas de se débrouiller seul pour les gestes quotidiens de la vie : s’habiller, se laver... Sa famille ne vit pas dans une maison adaptée : Théo est donc interne dans un centre spécialisé.

Un matin, Théo décide d'arrêter de dire "S'il te plaît" et "Merci", ou plutôt de ne pas le dire plus souvent que son petit frère, Victor, qui n'est pas handicapé. Il en a marre de dire merci : quand on le lève, l'habille, le lave, le déplace... Son petit jeu ne va pas passer inaperçu : après s'être mis l'équipe à dos, il est envoyé chez le psychologue, qui lui propose... de faire du sport. Théo est surpris, il ne pensait pas pouvoir en faire un jour, mais il accepte.

Au gymnase, il tombe sur Patrice, un éducateur-entraîneur bourru et exigeant, qui va contribuer à ses progrès en le laissant faire beaucoup de choses par lui-même. S'habiller, par exemple : ça va en faire, des mercis en moins... Et Théo apprend aussi à jouer au ping-pong. Il participe même à des compétitions sportives au sein de son centre, avec des résultats très honorables.

Avec l'arrivée d'un nouveau, Pierre, Théo se découvre également une passion pour l'informatique. Les deux garçons lancent un blog retraçant leur vie au centre, et Théo se voit proposer d'aller dans un club le mercredi. Ces nouvelles connaissances lui permettent de donner un coup de main quand un kiné, une infirmière, un technicien, ont un problème avec leurs ordinateurs.

Théo modifie alors sa tactique : finie, la grève des mercis ! Mais il fait en sorte d'équilibrer les remerciements qu'il donne et ceux qu'il reçoit. En effet, au fur et à mesure qu'il s'autonomise, il peut lui aussi aider les autres. Mais il doit les en convaincre, trouver les bonnes façons de faire, respecter ses limites... et caser toutes ces activités dans un emploi du temps bien rempli !

De découragements en succès, avec beaucoup de courage et de ténacité, Théo va triompher de bien des difficultés et acquérir de la confiance en lui. Il devient même si débrouillard que sa famille décide d'emménager dans une maison adaptée à son handicap, à présent qu'il n'a plus autant besoin d'aide qu'avant. Le jeune garçon ne sera plus interne au centre, même s'il y passera toujours ses journées. Il passera ainsi plus de temps avec ses parents et son petit frère. Une belle victoire...