Prix Handi-Livres 2020 : Coup de cœur

Couverture du roman La petite femme du Père Noël de Kochka

L'auteure

Kochka est née en 1964 au Liban, d'un père français et d'une mère libanaise. Elle s'est installée en France à partir de 1976 et, après des études de droit, elle a commencé à écrire. Mère de quatre enfants, dont l’aîné est autiste, elle vit actuellement près du Mans dans la Sarthe. Elle a publié plus d’une cinquantaine de romans et d’albums aux éditions Thierry Magnier, Grasset, Belin, Nathan et Père Castor. Elle a, entre autres, reçu le Prix Chronos en 2006 pour Des grands-parents magiques et a été sélectionnée au prix des Incorruptibles pour La fille aux cheveux courts et Au clair de la Louna. Elle signe ici son sixième titre aux éditions Oskar, après Victor Hugo et la fille aux cheveux d’or, Le garçon sans visage, Un chien pour deux (sélectionné au prix Chronos suisse en 2015), Le Talisman des étoiles (sélectionné au prix suisse Enfantaisie et au prix Graines de lecteurs du Séronais en 2017) et Brelin de la lune, un album sur le thème de l’autisme.

A noter

Le roman La petite femme du Père Noël a également été sélectionné au prix Chronos Pro Senecute Suisse de 2019. Ce prix a vocation d'encourager l'échange et de favoriser le dialogue intergénérationnel à partir d’histoires qui justement abordent la question du dialogue entre la jeunesse et les seniors.

Curieusement, la quatrième de couverture indique la mention Premier roman alors que l’auteure compte de nombreux romans dans plusieurs maisons d’édition, y compris chez Oskar.

Résumé

« – Emmène-moi voir le père Noël ! l’implore Noëlle, puisque tu as dit que tu y croyais...
– Comment veux-tu ? répond la vielle dame à la petite handicapée.
– Je t’en supplie, dit la fillette. »

Critique/Avis

Un livre qu’il vaut mieux lire en hiver tant il est propice à se replonger dans l’ambiance de Noël, avec sa part de féérie, de magie et d’espérance. Les personnages plantés par Kochka ne manquent pas de tempéraments : Noëlle née avec ses trente-trois fractures qui n’entament pas sa détermination, Max si jeune et déjà si méfiant, Gaspard et enfin Pêche, une petite fille pour le moins surprenante... Tous âgés de dix ans et pourtant déjà comme un peu résignés dans leur salle de classe à l’écart des autres parce qu’il n’y a pas d’ascenseur dans le bâtiment principal pour accueillir une petite fille en fauteuil roulant... C’est sans doute le message principal délivré par le livre : accepter d’être emporté par l’inattendu pour guérir de ses certitudes. « Alors, la boue noire de l’abandon qui depuis toujours l’alourdissait fut aussitôt éliminée, et, renaissant de ses cendres tel un phœnix ce bel oiseau, son cœur allégé put enfin se déployer. Ce n’était pas n’importe qui, cet enfant... Il allait pouvoir voler haut. »

En cela le livre fonctionne bien, au rythme d’une écriture dynamique qui aborde l’enfance, les voyages et leur magie mais aussi des thèmes plus sérieux tels que le handicap, l’écologie et la responsabilité des hommes sur l’environnement. Certains passages sont un peu bancals ou auraient pu être amenés autrement, comme lorsque Noëlle quitte son fauteuil roulant pour avancer dans la forêt en marchant. Se pose également la question du lectorat, avec un roman déjà très écrit pour de jeunes enfants mais qui risque de ne pas convaincre des adolescents-lecteurs plus avertis.

L’histoire

Rose d’hiver est auteure pour la jeunesse. Malgré son grand âge, elle continue de sillonner la France en train pour aller dans les écoles à la rencontre des enfants et évoquer son métier devant eux. À l’occasion d’une de ces rencontres scolaires, elle fait la connaissance de Noëlle, une jeune fille atteinte de la maladie des os de verre, de Pêche, Gaspard et de Max qui n’a jamais connu son père et qui n’a confiance en personne. Pendant la discussion, Rose explique aux élèves qu’elle croit aux fées et au Père Noël. Max, lui n’y croit pas car tous les adultes sont des menteurs. Mais Rose leur précise que lorsqu’on croit très fort en quelque chose, cela devient possible...

Après la classe, Noëlle attend Rose. Malgré son handicap, la fillette ne manque pas de courage ni d’audace. Puisque la vieille dame croit en l’existence du Père Noël, alors elle doit pouvoir lui présenter. Rose est un peu embêtée, mais un concours étrange de circonstances va les emmener dans un endroit que les hommes ont rayé de la carte. Dans ce lieu « magique », le Père Noël, les lutins et des hommes de bonne volonté travaillent à réinstaurer le rêve et la confiance dans le cœur des hommes. Grâce à Rose et à ce voyage féérique, Noëlle, Max et leurs camarades repartent plein d’espoir et de foi en la vie.