Prix Handi-Livres 2016 : Présentation de la catégorie Livre Jeunesse Adolescent

Prix Handi-Livres 2016 : Présentation de la catégorie Livre Jeunesse Adolescent

Le prix du Meilleur Livre Jeunesse Adolescent récompense un ouvrage dont le héros est une personne en situation de handicap ou dont le thème central traite du handicap et qui s’adresse spécifiquement aux adolescents âgés de 12 à 18 ans.

L’édition 2014 du Prix Handi-Livres a vu l’apparition de deux catégories consacrées aux livres pour la jeunesse au lieu d’une seule. Le jury décida d’attribuer le premier prix de la nouvelle catégorie « Livre Jeunesse Adolescent » à Marine Carteron pour son livre Les Autodafeurs 1 (Éditions Rouergue Jeunesse). L'année dernière, pour l'édition 2015, ce sont Noël Lang et Rodrigo García qui avait été primés pour Mon truc en plus (Éditions Steinkis).

Le jury devra cette année choisir le nouveau lauréat entre les cinq ouvrages suivants :

  • Étoile, le cheval aux yeux de nuit de Élodie SOURY-LAVERGNE (Les Éditions Nord Avril)
  • Le foyer de Jan THIRION (Éditions du Jasmin)
  • Mon frère, mon enfer, mon bel enfer de Sandrine ANDREWS et Christine DEROIN (Oskar Éditeur)
  • Real de Takehiko INOUE (Éditions KANA)
  • Sparte, chien guide - Souriez, vous êtes guidés de Jak, Geg et Leusko (GRRR...ART)
Étoile, le cheval aux yeux de nuit de Élodie SOURY-LAVERGNE

Étoile, le cheval aux yeux de nuit c’est un peu l’histoire d’un couple particulier qui est là pour s’entraider parce que chacun a besoin de l’autre pour avancer. Livia est donc une jeune fille de douze ans, en colère contre la vie qui ne l’a pas épargnée : suite à un grave accident de voiture, elle perd l’usage de ses jambes. Dès lors, tout devient hostile pour elle : le collège où elle ne souhaite plus retourner, les moqueries d’Amélie, son père qui la surprotège et, surtout, la tristesse du regard porté par sa mère depuis ce jour tragique. Mais non loin de chez elle vit Étoile, un double poney dont la rencontre sera déterminante. Tout comme Livia, le déroulement de ses journées ne se fait pas sans difficultés puisqu’il a perdu l’usage de ses yeux. Alain, son propriétaire, essuie les échecs pour tenter de le guérir, jusqu’au jour où il fait la connaissance de Livia. Il a alors l’idée de réunir les deux en un « tandem » pour que chacun retrouve la confiance en soi et en les autres. Une révélation pour la jeune fille qui va ensuite développer de réelles aptitudes pour s’occuper des chevaux en difficultés.

Le foyer de Jan THIRION

Le foyer relate une semaine de la vie de Jean Blanchemain, un jeune garçon de treize ans paralysé des deux jambes et qui s’apprête à intégrer une maison médicalisée de Saïgon. On est en septembre 1945 et le Vietnam, encore colonie française, est à la veille de la guerre d’Indochine (1946 – 1954). Jean est en colère : son père lui manque, il ne supporte pas son infirmité et cette nouvelle vie dans ce centre pour fuir une éventuelle insurrection vietnamienne dans sa ville de Hué ne l’inspire guère plus. Pourtant, dès la première nuit dans ce sombre lieu, un inconnu en cavale échange malencontreusement le livre de la légende arthurienne appartenant à Jean et lui laissant un livre portant sur sa couverture un idéogramme chinois qui, dès les premières minutes, révèle des choses inhabituelles : « ce n’est pas un livre à lire, c’est un livre à rêver » et qui, l’espace de quelques instants, lui permet de se lever. Tandis que les batailles opposant les troupes françaises à l’armée japonaise commencent à faire rage, Jean voit quant à lui son avenir adouci par la magie que procure le livre ; bien que la visite d’officiers dans le foyer qui étaient à la recherche d’un homme et d’un livre laisse présager qu’il n’est pas le seul à en connaître les secrets. Étant la clé de nombreux mystères, le livre entraînera Jean à la rencontre de Lan, une jeune révolutionnaire vietnamienne dont il tombera sous le charme et auprès de laquelle il va prendre conscience de l’immense responsabilité qu’il tient désormais entre les doigts.

Mon frère, mon enfer, mon bel enfer de Sandrine ANDREWS et Christine DEROIN

Cette histoire est racontée sous la forme d’un journal tenu entre le 20 novembre et le 19 décembre par Garance, afin d’y confier le sentiment d’injustice qu’elle ressent vis à vis du handicap de son petit frère Adam, atteint d’autisme. Âgée de 14 ans, elle exprime avec douleur et colère le quotidien de sa famille, accaparée par les soins et l’attention que la situation d’Adam réclame ; ce qu’elle nomme sournoisement « l’adamisme : nom masculin qui veut dire régime familial reposant sur le bon vouloir dictatorial d’un autiste. » Parfois ce sont les pages du journal de Hugo qui alternent avec celui de Garance ; jeune « nouveau » dans un collège, il fait la connaissance de Garance à laquelle il n’est pas insensible mais dont le petit frère l’oblige à s’interroger sur la peur qu’il éprouve au contact du handicap mental. Le prétexte d’un exposé en commun sera ainsi l’occasion pour les deux adolescents de rebattre les cartes de leurs appréhensions : mieux accepter et gérer la maladie de son frère pour Garance et apprendre la tolérance devant l’inconnu pour Hugo.

Real de Takehiko INOUE

Tomomi Nomiya est un jeune lycéen doté d’un tempérament indiscipliné et qui se distingue des autres par un physique imposant : une coupe afro, une carrure impressionnante et un air nonchalant. Sa passion a toujours été le basket-ball mais lorsqu’un accident de moto coûte à sa jeune amie Natsumi Yamashita l’usage de ses deux jambes, le jeune homme décide de tout abandonner. Rongé par la culpabilité, il se renferme sur lui-même, se fait expulser de son lycée où il était pourtant capitaine de l’équipe de basket, laissant ainsi la place à son éternel rival Hisanobu Takahashi. Mais un jour où il était venu rendre visite à Natsumi, Tomomi croise sur son chemin Kiyoharu Togawa, un basketteur qui a été obligé de se faire amputer d’une jambe des suites d’une maladie des os et qui est devenu adepte de l’handi-sport. Les deux garçons commencent à échanger et rapidement Kiyoharu lui propose un affrontement sur le terrain. Sensible à la provocation, Nomiya accepte de relever le défi. Comme une révélation, il va lui-même se découvrir une passion pour l’handi-sport et un moyen d’exulter sa colère. Ainsi, lorsque l’un de ses amis se fait à son tour renvoyer de l’équipe de basket, Nomiya voit là une occasion à saisir pour prendre sa revanche sur Takahashi…

Sparte, chien guide - Souriez, vous êtes guidés de Jak, Geg et Leusko

Au moment des présentations, dès les premières pages de l’album, Sparte est un chiot issu d’une portée née dans un centre d’élevage spécialisé. Il s’apprête à faire la rencontre d’une famille qui pendant vingtquatre mois s’occupera de son bien-être et de son éveil, avec l’aide des éducateurs du centre, pour qu’il puisse ensuite être formé à devenir chien guide. Mission accomplie puisqu’au bout d’un an Sparte est « reçu » pour être formé par un éducateur de chiens guides destinés à accompagner les personnes mal ou non voyantes. Au terme de sa formation et désormais âgé de deux ans, Sparte rencontre Benjamin lors d’un « speed dating », un jeune homme en situation de handicap visuel et qui est preneur de son dans une boîte de production. Après quelques essais, Benjamin n’a pas le moindre doute : Sparte est son nouveau « GPS » (Guide Particulier Sparte). Avec humour et beaucoup de tendresse, les auteurs racontent ainsi les différentes scènes de la vie quotidienne auxquelles vont se confronter le duo pendant onze années ; des moments de complicité mais aussi de dureté et d’intolérance – que ce soit à l’égard du handicap de Benjamin ou de la présence nécessaire de son chien. Des aventures que l’on suit jusqu’à la retraite bien méritée de Sparte chez les beaux-parents de Benjamin, qui n’aurait sans doute pu se résoudre à ne plus jamais voir les « yeux » qui l’ont guidé pendant toutes ces années…